Critique de RM: Right People, Wrong Place par NME de décembre 2024

Traduit de l’anglais (NME du 6 décembre 2024) par #Lolo

Analyse de RM: Right People, Wrong Place : plongée dans le sublime deuxième album solo du rappeur de BTS

Le documentaire suit la création de Right Place, Wrong Person et met subtilement en avant l’amitié sur laquelle repose l’album.

Les meilleurs documentaires musicaux nous emmènent au cœur de quelque chose : un album, un concert, une tournée ou l’épopée complète d’un·e artiste. Ils nous offrent un nouveau regard sur la musique que l’on aime ou les histoires qui sont devenues légendaires au point d’être élevées au statut de mythe. Ils nous donnent l’impression de faire partie du thème, assis·es aux premières loges pour le vivre et le respirer.

Concept photo de Right Place, Wrong Person (Version 3)

RM: Right People, Wrong Place coche toutes ces cases. Il suit la création du deuxième album solo du rappeur et leader de BTS, Right Place, Wrong Person, et plonge en profondeur dans le processus créatif sous tous les angles : depuis la musique en elle-même jusqu’à la photographie qui l’accompagne et les clips récompensés qui brillent aux côtés de ses singles.

Il y a les histoires regroupées derrière l’album (conçu en 10 titres sur différentes personnes et situations), les paroles et son single. RM partage la manière dont lui est venu le nom de l’album (et par conséquent, son concept) lors d’une randonnée avec le directeur artistique (et membre de Balming Tiger) San Yawn : « J’ai dit : ‘Je pense que nous sommes au mauvais endroit’ et j’imagine que San a trouvé ça drôle car il l’a noté. »

L’album (qui a atteint le top 20 du classement des meilleurs albums de l’année de NME) donne l’impression de suivre un RM, qui se sent perdu, dans son aventure pour trouver sa place. Le film a une trajectoire similaire. Au début, le musicien semble souvent alourdi par un poids. Dans une des scènes, il plaisante devant la caméra (« Je suis juste agité après le sport, donc je fais l’idiot », dit-il), mais entre deux blagues, nous pouvons apercevoir un poids exprimé furtivement sur son visage. Cependant, d’ici la fin du documentaire, ce fardeau semble avoir quelque peu disparu, si ce n’est entièrement. « Pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression d’exister en tant que moi », explique-t-il lors d’une interview dans les dernières minutes du documentaire.

Concept photo de Right Place, Wrong Person (Version 3)

Entre-temps, nous voyageons avec lui à travers la Corée, le Japon et Londres et l’observons en train de construire Right Place, Wrong Person avec « l’équipe RM » composée de musicien·ne·s et producteur·rice·s. C’est un mélange équilibré de prises de camaraderie et de moments d’honnêteté sans barrières. Ces derniers ne donnent pas l’impression d’avoir été inclus pour prouver quelque chose ou élever la tension mais plutôt pour nous offrir un aperçu authentique de l’état d’esprit de l’artiste pendant cette période.

Right People, Wrong Place est peut-être un document d’un album et permet à RM de montrer le contraste entre cette expérience et les rouages plus lisses et polis de BTS. Mais il donne aussi l’impression d’être une chronique subtile d’une amitié forgée à travers la musique. « Ce qu’il y a de mieux avec une marque à petite échelle est son intimité et son unité », explique RM à un moment où il parle de ses collaborateur·rice·s. « Pourtant, BTS était aussi comme ça au début. C’est la raison pour laquelle c’était dur mais beau à sa propre manière. » La question de savoir si ce collectif se rassemblera à nouveau reste à voir, mais leur histoire laisse une marque indélébile, à la fois dans l’album et dans le documentaire.