Comment était votre shooting photo aujourd’hui ? Mario Sorrenti se tenait derrière l’objectif.
J-Hope : C’est un célèbre artiste et photographe, je mentirais si je disais que je ne m’étais pas senti sous pression. C’était une atmosphère et une façon d’approcher les shootings que je n’avais pas encore vécu, c’était nouveau et agréable. Je pense qu’il a capturé les facettes de J-Hope qui ne sont pas normalement visibles alors j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler dessus. Je pense que j’étais aussi un peu nerveux car c’était mon premier vrai contenu promotionnel après être devenu ambassadeur pour Louis Vuitton.
Avez-vous été en mesure de découvrir un nouvel aspect de J-Hope grâce à cette collaboration spéciale entre Louis Vuitton et Sorrenti ?
J-Hope : Je pense que cette collaboration a montré les vibrations habituelles de J-Hope d’une meilleure façon, en plus d’évoquer des faces et des poses de J-Hope que vous n’aviez pas vu avant, à travers une large palette de compositions et d’atmosphères. Personnellement je préfère éviter les angles qui exposent le côté droit de mon visage. Cependant même ces angles ont donné de bons résultats grâce à l’habilité de M. Sorrenti à les capturer de façon stylistique.
Quelle tenue de Louis Vuitton vous a le plus plu aujourd’hui ?
J-Hope : Il y avait une tenue qui était si glamour que tout le monde la regardait. Le logo Louis Vuitton brillait sur cette pièce faite entièrement de denim. Je me suis dit qu’elle définissait ce que «splendide » veut dire. En réalité, cette tenue m’a fait une grande impression durant la Paris Fashion Week et j’ai été très fier de pouvoir la porter durant ce shooting. J’avais l’impression d’être un humain Louis Vuitton. (rires)
Parlons du single qui est sorti en mars. Il y a tellement de choses à dire sur ça. Votre chanson est un featuring avec J. Cole. C’est le J. Cole ! Votre première rencontre avec lui était à Lollapalooza, n’est-ce pas ?
J-Hope : Non, c’était dans mes rêves (rires). J. Cole est quelqu’un que j’avais toujours désiré de rencontrer et que j’ai rencontré dans mes rêves. La première fois que je l’ai rencontré était pendant Lollapalooza, c’est bien ça. C’était comme le destin. Le festival de Lollapalooza était la promotion la plus importante de mon album solo l’année dernière et comme si c’était ma destinée, J. Cole, ma muse, était en tête d’affiche. C’est là où tout a commencé. Même lors de notre rencontre, discussion et lorsque j’ai travaillé avec lui, je n’arrivais pas à croire que tout cela était réel.
La première fois que vous vous êtes vus a été enregistré dans le documentaire Disney + « J-Hope IN THE BOX ». Depuis cette première scène, je me suis demandé s’il avait promis d’apparaître dans votre chanson – la rencontre avait l’air beaucoup trop fatidique pour être une coïncidence.
J-Hope : Pas du tout. Je pense que j’étais préoccupé par le fait de transmettre sincèrement mes émotions. Je tenais vraiment à lui dire « vous avez été ma muse depuis que je suis jeune ». À partir du moment où l’on s’est vus, j’ai réalisé « si je devais choisir ma collaboration de rêve, ce serait lui ! ». Après cela, je me suis concentré sur la composition des paroles en pensant uniquement à lui. C’est de cette façon que On the Street est née.
Après cela, quel type de conversation a eu lieu avant que ce merveilleux single sorte, en conséquence de votre collaboration ?
J-Hope : J’ai envoyé des messages à Cole qui venaient du fond du cœur. Heureusement Cole « hyung » (« grand frère » en coréen), est revenu vers moi avec une réponse positive. Je lui ai même envoyé un message vidéo à la fin de l’année dans lequel j’essayais de transmettre toute ma sincérité. Suite à cela, en attendant les couplets de Cole, il y a eu une période « d’espoir tortueux » où j’ai subi les moments d’attente et où j’espérais « qu’il m’appellerait bientôt ». Au moment où j’allais abandonner, ses couplets me sont parvenus. Puis beaucoup de choses se sont enchaînées. Dès que l’on s’est vus sur le lieu du tournage du clip vidéo, Cole hyung m’a beaucoup complimenté sur la chanson. J’avais l’impression que le monde m’appartenait.
Est-ce que vous vous souvenez de conversations anecdotiques entre vous ?
J-Hope : Si mon anglais avait été meilleur, on aurait pu discuter un peu plus sur le lieu, c’est dommage. J’ai exprimé mes émotions à Cole de façon plus active à travers mes messages. Il m’a envoyé « j’ai entendu que tu allais bientôt devoir faire ton service militaire obligatoire. Je te souhaite de rester en bonne santé et j’espère que tu concluras bien tout ça. » Quelque chose de très anecdotique était une question concernant On the Street et il m’a demandé si le clip était un hommage à son clip Simba. Il m’a répondu en montrant sa gratitude « C’est incroyable ». J’ai aussi trouvé ça extraordinaire d’échanger des messages avec lui, alors je lui en ai parlé. Tout était anecdotique mais lorsqu’on y repense, ces moments étaient très spéciaux et leurs significations étaient tout sauf futiles.
Dans les scènes post-crédit du documentaire Disney +, vous avez évoqué brièvement « Hope on the Street » et le single sorti juste après était On the Street. Tout s’emboîte parfaitement. Y avait-il une raison pour laquelle vous vouliez travailler avec J. Cole sur cette chanson, qui est également une chanson pour les fans ?
J-Hope : Cela a commencé par la question « quelle a été la force motrice de l’artiste J-Hope de finir le chapitre 1 de sa vie et de poursuivre sur le chapitre 2 ? » en fin de compte, je me suis souvenu que mes racines sont ancrées dans la danse, à travers la danse, j’ai découvert la musique et j’ai commencé à rapper ; en étudiant le rap, le premier artiste que j’aie aimé était J. Cole. Tout semblait s’emboîter parfaitement à ce moment-là. J’ai regardé en arrière sur les choses qui ont été une grande partie de moi en grandissant. Je les ai étudiées et j’ai commencé à me construire à nouveau. Tout cela a eu un très grand impact sur la direction musicale de On the Street. En basant la chanson sur le cadre du boom-bap lo-fi que j’écoutais en dansant quand j’étais un enfant, je me suis mis au travail en réfléchissant au résultat que le featuring avec Cole pourrait avoir. Je n’avais aucun doute sur le fait que les paroles audacieuses et le poids que J. Cole possède en tant qu’artiste allaient embellir la chansons encore plus. Finalement, il semblerait que cette chanson a été créée pour exprimer ma gratitude envers Cole, qui m’a donné une énorme inspiration musicale.
Ce single peut aussi être interprété de différentes façons. C'est amusant de l'imaginer comme étant en conjonction avec Pandora’s Box. C'est comme si l'espoir avait été lâché dans le monde. Lorsque quelque chose s'assemble si bien, on dit que "cela fait une histoire". Tout à propos de l'aventure de J-Hope crée une histoire. Depuis quand, comment et avec qui avez-vous penser à tout cela ?
J-Hope : La méthode de créer les plans de quelqu’un et de décider « c’est cool, faisons-le ! » est importante. Cependant je pense que je préfère un style où je vois, ressens et vis personnellement ; où je mets du mien dans les parties qui viennent du fond de mon cœur et que je continue de peaufiner.
La base de votre travail est la sincérité.
J-Hope : En tant qu’artiste qui produit sa musique lui-même, la sincérité donne à l’artiste la dignité de parler à propos de son travail. Une fois le travail terminé le processus de réflexion, d’apprentissage, de correction et de réalisation quelque chose est différent du fait d’apprendre dès le départ ce qui est bon dans le travail de quelqu’un d’autre. Je suis certain que ma vie et le chemin que je prends deviendront ma musique, du contenu et des performances ; que cela va continuer à être la force motrice pour des activités organiques et créatives dans le futur. C’est confidentiel mais je pense que je préfère créer des histoires et des grands visuels (rires). Je suis dans le business depuis une décennie ; est-ce que mon corps a absorbé le style des « contenus coréens » ? (Rires.) Je me sens toujours un peu gêné de me comparer aux autres grands producteurs. Je vais juste continuer de prendre du plaisir en créant et je vais m’appliquer à essayer de montrer les bons aspects de moi-même.
Lollapalooza est le festival où le grunge de Chicago a été créé. Sur cette scène, vous nous avez fait part d'une présence monstrueuse avec des arrangements aux airs de grunge. Vous avez aussi battu le record de la plus grosse vente de billets pour Lollapalooza. Comment vous sentez-vous lorsque vous pensez à ce jour ? Dites-moi tout, même la température et l'humidité de l'air de ce jour-là.
J-Hope : Les festivals me semblent toujours très étrangers, malgré le fait de m’être produit sur énormément de scène en tant que membre de BTS. Ils ont cette énergie « crue » particulière qui circulent lors de ceux-ci. C’est pour cela que je voulais tenter l’aventure. Je me suis préparé sans avoir fermé l’œil de la nuit, j’avais du mal à manger même la veille de la performance parce que j’étais sous pression. J’ai enduré et me suis préparé dans cet état épuisant et dépenaillé (rires). Même lorsque je créais l’album Jack in the Box je me disais « ah ! ces chansons vont émettre une énergie folle sur scène ! » je me voyais déjà sur scène tout en travaillant dessus. Ces images mentales se sont matérialisées durant Lollapalooza. Dans cet espace nommé festival, qui est m’est toujours inconnu, je tenais à montrer aux gens la rugosité de ma musicalité. Je pense que les musiques de cet album et les caractéristiques de ce lieu se sont mêlées à merveille. Lollapalooza est devenu un moment inoubliable dans mon histoire musicale. En général, je suis plutôt sévère envers moi-même, mais je veux louer des louanges à la personne que j’étais à ce moment-là (rires).
J’ai entendu dire que vous comptez sortir une version physique de Jack in the Box pour célébrer le premier anniversaire de la version originale qui n’est sortie que sous version digitale. Comment vous êtes-vous senti lorsque vous avez vu les résultats pour la première fois et à qui les avez-vous montrés en premier ?
J-Hope : J’avais beaucoup de craintes en travaillant sur Jack in the Box. Je devais m’exposer au monde et présenter J-Hope, donc non seulement j’étais soucieux musicalement parlant mais les difficultés et réalisations que j’ai vécu pendant cette période étaient constamment dans mon esprit. Comme vous pouvez le voir à travers ma musique et les activités à cette époque, j’étais dans une phase sombre. L’ami qui a assisté à ce procédé, écouté l’album et soutenu n’était autre que RM. RM a été d’une très grande aide moralement. Tout au long du processus – idéation, création, promotion – Jack in the Box a été un album qui m’a appris un tas de leçons. Cet album est comme mon bébé. C’est un travail qui m’a fait réaliser intensément qu’il n’y a pas de fin lorsqu’il s’agit d’apprendre. Comme vous l’avez dit, cet album sort enfin sous sa forme physique pour célébrer son premier anniversaire. Il contient mes messages les plus sincères. J’espère que vous l’attendez avec impatience.
Dernière question. La vie n’est-elle pas incroyable ?
J-Hope : La vie est vraiment un enchaînement d’événements incroyables. Ce petit garçon de Gwangju a débuté comme membre de BTS, a accompli de grands succès, s’est même essayé à des activités solos et a exploré la musique propre à J-Hope. Je suis même devenu un ambassadeur pour Louis Vuitton et je suis en train de faire une interview avec Esquire (rires). Je suis reconnaissant pour tout cela. Je veux continuer à vivre une vie incroyable ! À chaque fois que je le ressens, c’est très palpitant !